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 :: Pas du Loup Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Histoire des sorcières
Messages : 173
Date d'inscription : 27/03/2013
Soonsony Nooby
Soonsony Nooby
Admin



Dim 10 Avr - 15:56
Les vieux grimoires poussiéreux des bibliothèques parlent parfois de « la naissance des sorcières ».

Du plus loin que les livres racontent, les personnes que l'on appelle «sorcières» n'apparaissaient que comme de simples humaines utilisant la magie. Les hommes et femmes qui n'avaient pas de tels talents les trouvaient incroyables. Elles étaient aimées, portées en adulation. Leurs pouvoirs étaient précieux. Ils aidaient au quotidien, sauvaient parfois un malheureux attaqué par un ours ou encore un enfant malade. Il n'existait pas de bonne ou de mauvaise magie.

En revanche, dans ces temps si reculés, il existait déjà de bonnes et de mauvaises personnes. Mary Noire était une mauvaise personne qui avait la chance de pouvoir utiliser la magie de ce monde.
Au départ, elle profitait de ses dons pour se venger de ceux qui avaient pu la blesser. Des cafards dans les chaussures d'une ancienne amie. Des furoncles staphylococciques apparus soudainement sur l'homme qu'elle avait aimé et qui l'avait trompé, l'amante de ce dernier attaquée par un nid de serpents... Oui, petit à petit, ces mesquineries devinrent plus cruelles. Mary Noire reconnaissait prendre du plaisir à voir la souffrance ou la peur sur le visage de ceux à qui elle s'en prenait. Elle ne s'en cachait pas. Elle aimait trop le fait de revendiquer ses actes, voir les gens s'éloigner d'elle lorsqu'elle se promenait, la peur et le malaise dans leur regard... Une fois qu'elle eut fini de se venger, elle continua ses méfaits sur des innocents. En peu de temps, tout le monde connaissait la magie de Mary Noire. Non seulement elle terrorisait le peuple, mais en plus elle inspirait d'autres sorcières qui commencèrent à pratiquer la magie pour de sombres desseins.
Bien vite, il fût remarqué que les sorcières qui suivaient Mary Noire se réunissaient les nuits de pleine lune. Autour d'un gigantesque feu, elles dansaient, criaient, chantaient, arrachaient à pleines dents la chair des gibiers frais qu'elles avaient ramené pour le festin. Elles faisaient des démonstrations de leurs pouvoirs, elles s'échangeaient parfois quelques secrets... On parlait d’incantations dangereuses, d'hybridations morbides. C'étaient là les premiers sabbats de l'histoire.
A la même époque, on nota l'apparition de nombreuses créatures méconnues à ce jour. Étaient-elles terrées dans l'ombre depuis tout ce temps ou étaient-elles les créations de ces maudites sorcières ? Il n'y avait aucun doute que ces choses n'étaient pas naturelles... Petit à petit, la Contrée se retrouvait ravagée, saccagée, assombrie. Elle s'enlaidissait à mesure que le Mal s'étendait et  s'emparait des terres.

Mary Noire était à l'apogée de son pouvoir. Etant la plus grande sorcière existante, elle exerçait une autorité parfaite dans la plus pure des malfaisances. Jamais rassasiée de l'agonie et de la peur, elle ne cessait d'exercer son pouvoir, encore et encore.
Mais il restait une épreuve qu'elle n'avait pas passée. Une légende qu'elle devait vaincre pour affirmer aux yeux du monde sa suprématie : le Loup. Oui, ce sale cabot soi-disant indomptable, invisible, ancestrale et invincible. Ce faux roi. Une telle bête ne pouvait être aussi puissante. Rien ne pouvait être plus fort que Mary Noire, la maîtresse de toutes les sorcières existante sur cette terre.

On raconte qu’elle passa plusieurs lunes à se préparer avant d’appeler la bête. L’obscur provenant du plus profond des abysses s’immisçait dans son âme. Elle s’employait à faire grandir ses pouvoirs à une vitesse intolérable. Elle s’était mise à exercer des forces que même les plus téméraires des sorcières n’osaient essayer. Son corps se dégrada au fur et à mesure. Ces dents pourrissaient. Un liquide noirâtre suintait constamment de ses lèvres. Ses orbites n’abritaient plus que deux globes entièrement noirs. Sa peau laissait transparaître des veines violacées. Ses muscles avaient presque entièrement disparus. Physiquement, elle n’était plus qu’un squelette avec de la peau et un cerveau. Un monstre.
Aux yeux de ses sœurs magiciennes, il n’y avait qu’un rituel pouvant provoquer de tels effets sur une sorcière : furtum malignis. Un rituel qui consistait à voler les pouvoirs d’une autre sorcière. Mais au stade où en était la grande Mary, les consœurs qu’elle avait éliminées étaient certainement des centaines… Face à ces actes de la part de leur maîtresse, les sorcières commencèrent à se diviser. Certaines continuaient de soutenir fermement leur mentor, tandis que d’autres s’en retournaient et commencèrent à œuvrer contre les forces obscures qui faisaient rage dans toute la Contrée.
Mais la reine de la ruche se moquait bien de voir ses abeilles s’enfuir, se disputer, s'entre-tuer. Elle était complètement obsédée par le Loup.  

La nuit d’une pleine lune,  Mary Noire prit place au centre d’une grande clairière. Dans les arbres alentours, cachées parmi les branches et les buissons, attendaient ses dernières fidèles. Elle se mit à chanter :
« Promenons-nous dans les bois,
Pendant que le Loup n’y est pas,
Si le Loup y était, il nous mangerait,
Mais comme il n’y est pas, il n’nous mangera pas. »
Puis le silence. Le vent avait interrompu le curant de sa douce brise. Les feuilles des arbres ne dansaient plus. Le hululement des chouettes avait disparu. Le temps semblait arrêté. C’est à peine si l’on pouvait entendre le battement de son propre cœur.
Une brume vint dans le dos de la grande sorcière pour l’enlacer de ses bras immatériels. Mary se retourna sèchement, prête à faire face. Mais rien d’autre ne se dressait devant elle que cette brume volatile… au milieu de laquelle il lui sembla voir deux grands yeux jaunes imprégnés de sang. Etait-il vraiment là ? Ce brouillard n’était sans doute pas anodin. Dans ce monde fait de magie, on ne pouvait pas se permettre de croire innocemment aux coïncidences. Sans hésiter une seconde de plus, Mary Noire Poussa un cri de furie avant de se jeter dans la brumaille. C’était le signal. Le signal d’une bataille contre le Loup.
Le vent relâcha son souffle si longuement retenu, décoiffant les arbres. Les feuilles bruissaient de nouveau entre elles. Les chouettes prirent leur envol. L'élan de la vie et du temps fonçait droit vers la clairière. Les branches craquèrent au loin. Puis de plus en plus proche.
Il semblait qu'une onde de choc monstrueuse arrivait. Entre les troncs, sur les cimes, galopaient et sautaient plusieurs bêtes. Elles n'étaient pas des créations de magiciennes. Des yeux jaunes, des longues canines, des griffes pointus,... C'étaient les enfants du Loup. A cet instant se produisit la révélation de l’existence des loup-garous à l'Histoire. Et tout fut très rapide. Les loup-garous chargeaient droit sur les sorcières embusquées…  qui ne se lancèrent jamais à l'assaut du Loup et dont les cadavres jonchèrent l'orée de la clairière en à peine quelques minutes.
La brume de la clairière s'était peu à peu retiré. Mary Noire était allongée sur son lieu de bataille. Son corps gisait là, dans une position qui la faisait sembler désarticulée. Elle était aussi inerte que ses fidèles. Sa tête était méconnaissable. Elle baignait de sang et de trous, comme si elle avait été compressée dans une énorme mâchoire qui l'eut serré jusqu'à ce qu'elle implose.
Mary Noire faisait naître une certaine pitié dans sa mort. Et toutes les sorcières vivantes apprirent ainsi que le Loup n'appréciait guère d'être défié.
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